| "Corps augmenté et Corps virtuel" ont été joués au festival "Utopiales," à Nantes, le 9 novembre 2005.
Suguru Goto : initiateur du projet, médias artiste, compositeur, concepteur du BodySuit, et de RoboticMusic
Yann Bertrand : Concepteur graphiques 3D
Ippei Hosaka : Danseur (BodySuit)
Francois Leonarte : Metteur en scène
Michèle Trotta : Coordinatrice
François Leonarte et Antonin Artaud : Voix
Textes: "Pour en finir avec le jugement de Dieu" d'Antonin Artaud et de "Mille plateaux" de G. Deleuze et F. Guattari.
Notre but est de créer un nouveau modèle de danse, de théâtre, de musique et de nouveaux médias dans le contexte des arts du spectacle. Nos travaux contiennent des applications de systèmes de capture de mouvement (BodySuit) et des robots (RoboticMusic avec des robots percussionnistes).
1. Nos spectacles
Nos spectacles sont basés sur des systèmes interactifs images et sons. Ceux-ci contiennent beaucoup de matériaux technologiques, tels que des capteurs, des robots, et de la video. Ces travaux sont crées par Suguru Goto et Yann Bertrand avec ses collaborateurs. Un des travaux concerne le son et la vidéo avec un danseur. Ce dernier porte un costume munis de capteurs. Selon le geste, on peut declencher des sons, de la vidéo et le mouvement des robots. Ces spectacles sont reliés au multimédia, à l'art des nouvelles technologies, et au nouveaux médias, mais ont également beaucoup d’éléments de théâtre, d'images 3D et d'architecture.
© Utopiales
2. Les oeuvres
Notre travail de multimédia ne contient aucune histoire ou aucun drame dans le sens du théâtre traditionnel. L'espace (ou la scène) sera construit par les installations visuelles qui créeront un environnement architectural virtuel.
Le danseur exécute avec la BodySuit des mouvement retranscrits en image vidéos :
© Suguru Goto
Le geste du danseur, interagit sur les mouvements des robots à l'aide de capteurs :
© Suguru Goto
Outre le mouvement du danseur et des robots, un corps virtuel sera présenté en images 3D sur l'écran :
© Utopiales
3. Contexte du projet
Ce robot s'intègre dans un projet plus vaste que je développe depuis 3 ans dans le but de créer un orchestre de robots interactifs jouant d‘instruments acoustiques. A ce jour, 5 robots existent déjà. Ils ont été fabriqués au Japon par la société de robotique iXs Research Corp. et font appels aux plus récentes découvertes technologiques en matière de robotique humanoïde. Chaque robot évoque une partie du corps humain : corps, jambe, bras ou tête et imite la gestuelle humaine. Ils jouent des instruments suivants: tambour, grosse caisse, cymbales, gong + un robot qui produit un son d'instrument à vent à l’aide de tuyaux. Ils sont contrêlés en temps réel par Max/MSP/Jitter.
© Raphaël Chipault
4. Corps augmenté et Corps virtuel
Ce qui nous intéresse dans le contexte de ce projet, c'est de produire une forme qui soit à la fois irridescente et énigmatique où les éléments s'interpénètrent et se combinent, opèrent comme des flux, des intensités et des vecteurs.
Le thème lui-même, corps augmenté-corps virtuel, évoque à la fois l'idée d'opposition et de ressemblance. Il ne s'agit pas de démontrer que l'un est supérieur ou inférieur à l'autre mais que l'un et l'autre co-existent, sont équivalents et différents quand ils jouent.
Corps augmenté-Corps virtuel est conçu comme une pièce musicale où les éléments se croisent et s'hybrident dans des rapports continuels d'échanges et de flux sans jamais se fixer au sens. L'idée serait que ce qui est réel, ce qui est artificiel, ce qui virtuel se cotoient et créent des relations de pures intensités, des degrés zéro d'expression sans valeur positive ou négative.
Tous les éléments de Corps augmenté-Corps virtuel jouent donc sur ces notions d'equivalences et de déplacements ambigüs entre ce qui est réel, artificiel et virtuel. Le performeur jouant d'un instrument comme le BodySuit est réel et contrôle des robots réels mais qui renvoient par leur mimétisme au corps humain. De plus, les images de corps sur les écrans qui procurent l'illusion de la réalité n'ont aucune réalité matérielle alors que les robots et le performeur sont eux bien réels sur la scène.
Le performeur muni du BodySuit peut contrôler en temps réel les robots, les images et les sons. Les réactions à ses gestes peuvent être soit soit directes: par exemple, un rapide geste de haut en bas pour contrôler les robots-percussions; soit indirectes: par exemple, un geste déclenchant un algorithme de comportement particulier envoyant ainsi des signaux avec différentes valeurs de délai pour chaque robot. Dans certaines sections de la composition, des gestes laissent à l'ordinateur l'entier contrôle des robots. Ces passages qui se jouent independamment du performeur permettent de créer un matériau musical plus complexe mais également de faire réaliser aux robots des performance impossibles pour des instrumentistes humains.
Les textes sont utilisés pour renforcer le thème corps augmenté-corps virtuel. Ils sont traités à la fois comme matériau visuel sur les écrans et dit par des voix réelles ou synthétiques. Chaque version de texte peut être graduellement altérée par des règles logiques -comme dans un jeu- et lentement transformée pour donner un sens différent du sens premier. Les textes sont extraits de "Pour en finir avec le jugement de Dieu" d'Antonin Artaud et de "Mille plateaux" de G. Deleuze et F. Guattari, notamment le chapitre traitant du corps sans organes = CsO.
(Michèle Trotta)
© Utopiales
|
